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Possibilités et contraintes d'une économie du plutonium
| Author | Y.Lenoir |
| Date | 1976 |
| Classification | 2.02.0.00/47 (FRANCE - GENERAL) |
| Front | 
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From the publication:
AVANT- PROPOS Il est universellement admis que le développement des filières à neutrons thermiques devra rapidement être relayé par celui des surrégénérateurs avant la pénurie d'uranium aisément accessible qui se profile au tournant du siècle, en même temps que celle des réserves exploitables des combustibles fossiles. Le recours aux surrégénérateurs, capables de transmuter quasi intégralement le minerai d'uranium en matière fissile, serait donc la seule chance de survie de l'humanité toujours plus nombreuse. Les fondements de cette théorie sont les suivants : -d'une part, il faut poursuivre la croissance économique et (donc) énergétique dans les pays industriels pour avoir une chance d'y réduire les inégalités sociales, -d'autre part, seule une agriculture mécanisée (et donc énergivore) peut sauver le tiers monde de la famine. Sur cès hases qui n'osent s'avouer politiques, le technocrate réclame de l'énergie, encore de l'énergie, toujours de l'énergie, et propose une seule solution, l'énergie nucléaire, d'abord en faisant appel à des réacteurs à neutrons modérés, puis en recourant aux réacteurs surrégénérateurs à neutrons rapides. Nous n'allons pas critiquer ici cette position qui, curieusement, est aussi celle de la plupart des hommes politiques. Nous nous proposons simplement de calculer ce que pourraient effectivement nous fournir des systèmes nucléaires «idéaux» (selon diverses hypothèses) et nous analyserons leurs résultats, qui sont neutres en eux- mêmes, en les comparant à notre consommation actuelle d'énergie, sous toutes ses formes. Cette étude volontairement optimiste, prêtant au système nucléaire des qualités technologiques qu'il n'aura probablement jamais, montre que les lois de la nature, qui s'imposent au cycle du combustible, impliquent un développement des réacteurs surrégénérateurs trop tardif pour être suffisant. Après avoir rappelé quelques notions préliminaires qui faciliteront sa lecture, et confirmé qu'un système énergétique bâti sur des réacteurs à neutrons modérés ne pouvait que s'effondrer s'il n'était pas relayé par des surrégénérateurs, le rapport passe en revue quelques contraintes qui pèsent sur l'introduction de ces derniers. Même un système nucléaire «idéal» qui permettrait de passer le plus vite possible aux surrégénérateurs serait incapable au bout de vingt ans de fournir autant d'énergie que nous n'en consommons actuellement, toutes formes comprises. Par conséquent, un programme «optimal» - qui assurerait la meilleure pénétration possible des réacteurs surrégénérateurs dans un programme de croissance linéaire du parc à eau légère - aurait un développement plus lent.
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