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La triple dependance Francaise en combustible nucleaire

AuteurJean-Claude Zerbib, Bernard Laponche
2-02-0-00-72.pdf
Datumoktober 2024
Classificatie 2.02.0.00/72 (FRANKRIJK - ALGEMEEN)
Voorkant

Uit de publicatie:

LA TRIPLE DEPENDANCE FRANÇAISE EN COMBUSTIBLE NUCLÉAIRE
* Jean-Claude Zerbib, Bernard Laponche
Octobre 2024

INTRODUCTION
Avec 56 réacteurs répartis dans les 18 centrales nucléaires d’EDF, 70% 
environ de la production d’électricité en France sont assurés par 
l’utilisation de l’énergie nucléaire, grâce à la production de chaleur par 
la combinaison de la fission et de la réaction en chaîne dans les réacteurs.
Cette situation fait de la France le pays le plus « nucléarisé » au monde en
proportion de sa population et le troisième en niveau de production après les 
États-Unis et la Chine, nettement plus peuplés.
Le programme des réacteurs actuellement en fonctionnement (en comptant les 
deux réacteurs de Fessenheim en cours de démantèlement) a été lancé au début des 
années 1970 et renforcé par le « Programme Messmer » de 1974, à l’occasion du 
premier « choc pétrolier »,inaugurant la politique du « tout électrique-tout 
nucléaire » qui s’est poursuivie jusqu’à la construction de l’EPR de Flamanville
en 2007, qui n’a toujours pas démarré.
Le gouvernement actuel se place dans cette lignée en prônant le prolongement de 
la durée de fonctionnement des réacteurs actuels et la construction d’un certain 
nombre de réacteurs de la filière EPR2, héritière de l’EPR.
Comme à l’époque, et bien que les temps aient bien changé, le principal argument 
de cette  politique est « l’indépendance énergétique nationale », faisant 
d’ailleurs un raccourci trompeur de l’énergie à l’électricité et de celle-ci au 
nucléaire, symbole imaginaire d’une prétendue indépendance. Admettons toutefois 
que la conception et la construction des réacteurs soient « nationale », encore 
que bien des équipements soient importés, il n’en reste pas moins que la 
conception est essentiellement celle des réacteurs à uranium enrichi et eau sous 
pression d’origine Westinghouse, et que la « francisation » effectuée au début 
des années 1980 pose aujourd’hui pas mal de questions, notamment avec la 
découverte de fissures par corrosion sous contrainte ou fatigue thermique, qui 
plombent un certain nombre de réacteurs, dont les plus récents.
Par contre, l’indépendance est loin d’être acquise du côté du « combustible 
nucléaire » qui fait « bouillir la marmite ».
En effet, l’uranium naturel, matière première pour la fission, est depuis 
plusieurs dizaines d’années, totalement importé. Les fournisseurs sont nombreux
mais, parmi les principaux, Kazakhstan, Niger, Ouzbékistan, Australie, Canada,
trois présentent des risques géopolitiques.
Mais, nous dit-on, la France possédant une usine d’enrichissement, une usine 
de retraitement et des usines de fabrication des combustibles, on pourrait 
être tranquille.
La réalité est beaucoup plus complexe.